20 avril 2011

" This is the end, beautiful friend "


 Pourquoi les fins sont-elles si tristes ?

     Une fin s'indique généralement comme un claquement de porte au nez sans que l'on nous ait accordé le temps de récupérer les sentiments que nous avions laissés de l'autre côté.

     Une véritable fin n'est jamais heureuse.  Un "happy ending" n'est qu'une présumée fin située au meilleur moment d'une chronologie, c'est à dire sur le beau temps, sans nous annoncer la pluie prévue pour le lendemain. 
Regardez, on nous avait prédit une Cendrillon heureuse et épanouie suite à son beau mariage, or un intime nous dévoile que Cendrillon, pour ses 30 ans, est la plus triste des mamans, que son bel amant a foutu le camp avec la Belle au bois dormant.

     C'est d'ailleurs un dicton optimiste celui qui énonce qu'après la pluie vient le beau temps ; pourquoi ne pas plutôt dire "après le beau temps, la pluie" - si ce n'est que ça sonne moins joli ? 

     Attention, il est évident qu'une fin triste est uniquement liée à quelque chose d'agréable !

     "Why do all good things come to an end ?" s'interroge Nelly Furtado. Eh bien c'est facile, c'est parce que nous ignorons la terminaison de tout ce qui n'est pas "bon" du fait qu'elle ne nous intéresse pas, ou alors on en est soulagé lorsqu'on y prend conscience.
Par exemple, vous ignorez que le match de foot de l'année vient de s'achever, mais vous en serez ravie dès que vous l'apprendrez car votre copain vous accordera peut-être plus d'attention.

     Toutefois, pour résoudre la question des fins malheureuses d'une façon plus objective, il suffit d'appliquer un calcul simple multipliant le temps investi à la chose qui est sur le point de s'achever, par l'excitation ou la satisfaction procurées par celle-ci, qui sera alors égal au niveau d'attachement, et par conséquent, au taux de désespoir qui s'ensuivra. 


     Il est ainsi scientifiquement prouvé que la détresse talonne le dernier épisode de cette série de 6 saisons, la dernière page de cette saga de 13 tomes, la dernière cuillère de ce pot de Nutella de 1 kg, le dernier port de ce collant fétiche effilé à la limite de l'outrance ou encore la troisième-et-dernière rupture de cet individu mâle avec lequel vous avez passé trop de temps. 


4 commentaires:

Solesne a dit…

Bon, je suis l'heure première à commenter ton nouveau blog ! Bon, c'est à mettre entre parenthèse ça...
Alors déjà, moi j'ai une nouvelle question : pourquoi, on préfère les fins tristes ? Car toi, comme moi, et comme beaucoup, nous avons une préférence pour les larmes à la fin, plutôt que le rire... C'est à creuser.
Pour finir : moi, je ne suis pas d'accord, optimiste que je suis je pense, qu'une fin heureuse existe !

Rozenn P. a dit…

Même si on a pu en discuter : merci pour ton commentaire intéressant, haha ! ;-)

Solesne a dit…

Maintenant, je peux élargir la problématique (j'aime bien ton blog, on fait de la philo)...
Hier comme je te l'ai dit dans mon message OÙ J'AI EUT LE DROIT À UN VENT, j'ai vu "Ariane", qui était PARFAIT. (Billy Wilder 1957) À la fin, j'ai pleuré : non pas parceque c'était triste mais parceque c'était tellement beau. Il se trouve d'ailleurs que c'est d'autant plus beau, quand le réalisateur fait durer le suspence jusqu'aux dernières minutes : tu y crois jusqu'au bout, mais t'as la peur au ventre que finalement, ça ne se termine pas, comme tu l'aurais voulu c'est-à-dire BIEN. Donc, donc, donc :
-Pour quoi, on espère toujours que ça termine bien ? Parce que j'espère toujours que ça termine bien moi.
Mais au final, comme je l'ai dit, on préfère que ça termine mal pour qu'on puisse pleurer à la fin.
Mais la problématique est à remettre en question (comme je le disais) puisque j'adore aussi pleurer quand ça se termine bien. Donc ça reviendrait à reformuler le truc de la façon suivante : pour quoi on aime pleurer à la fin d'un film ?!
Bien que j'adore également, avoir le sourire jusqu'au oreilles quand il y a une fin heureuse. (Bon, je suis toujours contente de voir un film, aussi pourri qu'il soit, pour que ma culture augmente toujours un peu, mais comme tout le monde je préfère voir un film qui me donne davantage d'émotions qui sont pleurer ou avoir un sourire niais).
DONC, on préfère pleurer CAR il y a davantage d'émotion. Et c'est ça le cinéma (le vrai) : c'est ressentir une émotion qui va être davantage plaisante plus elle sera forte et pleurer c'est fort...
Bref, je me perds dans ma réflexion... j'espère que mon commentaire n'est pas trop en bazard.

Rozenn P. a dit…

Désolée : justement, j'étais au cinéma quand tu m'as envoyé le message. Mais je penserai à le regarder ce film ;-).
Personnellement, je préfère toujours les fins tristes ou les demies-fins aux fins heureuses dans les films. C'est beaucoup plus marquant.
Si le film se termine bien, bien qu'il ait été bon, je ne me poserai pas de questions ensuite, j'oublierai presque ce que j'ai ressenti durant le film, les émotions n'auront été qu'éphémères, s'évanouissant après les crédits. Au final, je me dirai juste: "ah c'était sympa !" .
Alors que si la fin n'est pas celle que j'attendais ou espérais, ça me tracassera et me travaillera encore après ; je m'inventerai le scénario qui m'aurait arrangé en me demandant "mais pourquoi ?"
Ensuite comme tu dis, pleurer traduit une plus grande émotion. Et en fait plus je pleure pour un film, plus je préfère le film -car on peut dire qu'il a le mérite de réussir à me toucher. Un film est bon si il réussit à te faire passer l'émotion, ou bien si il te touche par sa beauté, son esthétisme.