20 septembre 2011

Vanité.



    Je tousse à en succomber, tel un vieillard agonisant de sa pneumonie, glaçant ses sueurs et bientôt son cœur. Il est installé dans des draps lourds et rouges d'un grand lit à baldaquin taillé dans du bois d'acajou.

Puis j'ai pris une cuillère de sirop contre la toux en imaginant Mary Poppins me la déverser dans le gosier et, parce que c'était délicieux, j'en ai encore avalé deux.

     Ça n'a pas amélioré mon cas. Ça l'a peut-être même empiré.

Tiens, voilà le prêtre à mon chevet. Personne ne pleure à ses sermons, excepté moi.
     Moi-même qui suis déjà morte.


     En attendant, j'ai encore besoin de mettre un réveil pour demain matin, et de faire le point sur les heures qu'il me reste à pioncer avant de me coucher ; cela  rassure mon esprit un peu trop structuré. 
Mais malgré le fait que je souhaite parfois m'endormir pour toujours, je suis soulagée de pouvoir me dire : " Ouf, c'était qu'un rêve de merde " ou alors " Merde, c'était un rêve de ouf parce que, finalement, je n'aimerais pas rester coincée de l'autre côté. On y trouve quelque chose de pesant...

     C'est vrai : il n'y a rien de plus léger que la vie, la vraie !

     Il suffit de savoir que je peux courir à ma guise - même si je ne le fais jamais - tandis que dans un rêve, il m'arrive régulièrement de faire un surplace douloureux d'efforts, paralysée par mes jambes que je peine à faire avancer. 
     Parfois, il m'arrive donc d'être noyée dans une ambiance déroutante et plombante... Alors quel soulagement de revenir à la surface de ce sommeil et de me raccrocher à ma vie morne et monotone ! Je flotte à nouveau dans ma conscience et cela me rassure.
     Puis je retourne à la vie, encore saine et sauve.


Sauve, peut-être. 
Saine, peut-être moins. 


    L'ampleur du malaise importe peu ; celui-ci suffit généralement à ce que l'on entrevoit une réalité moins plaisante sous les effritements de notre quotidien en sucre et poivre. 
C'est la Transition qu'on découvre.

    Et si elle s'efface dans le contre-jour, elle nous réapparaît toujours sous les ténèbres de nos paupières. 


Mais l'hiver peut paraître loin pour celui qui sait apprécier l'automne.



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